vendredi 12 mars 2010

Sea, sex and sun

Qu'attendre d'une victoire de la gauche :

Mécanisme :
1 - La gauche (pour être précis : le parti dominant à gauche, appelons-le PS) gagne.
2 - Le PS et ses alliés doivent lutter contre des intérêts puissants pour faire avancer son projet.
3 - Ça n'avance pas et ça finit par se dénaturer, le PS de parti de gauche qu'il était se change en parti centriste. Et c'est bien naturel ! L'exercice du pouvoir droitisera toujours un parti, puisque exercer des responsabilités place les politiciens sous une plus forte pression des milieux d'affaires.
4 - Le résultat, surtout en période de crise comme la période qui dure depuis que je suis né, c'est que les gens ne sont pas contents. Et à la suivante, ils votent moins et à droite parce que les médias (contrôlés essentiellement par la bande du Fouquet's et peuplés de gens beaucoup plus idiots que ce qu'on serait en droit d'attendre de personne ayant d'aussi hautes responsabilités) ne présentent qu'une seule alternative (PS ou UMP ? comme en ce moment dans la campagne des régionales).

Méthode :
1- Ne pas s'attendre à ce qu'un gouvernement de gauche satisfasse les attentes qu'il a suscité : il lutte contre trop d'adversité et les attentes sont toujours trop fortes (quand on ne promet rien comme Jospin, on échoue lamentablement).
2 - Tirer les conclusions de l'usure du pouvoir, non pas avec fatalisme en admettant qu'on n'aura jamais droit qu'à une politique de droite mais en remettant à chaque fois qu'il le faut le curseur à gauche en choisissant les bons candidats et les bons partis. Et, grâce en soit rendue au bon dieu, on a encore la chance en France (pas comme en Angleterre et aux États-Unis par exemple) d'avoir une remarquable diversité à gauche.
3 - Pour espérer que l'adhésion puisse être forte pour un maintien à gauche (c'est à dire à un vote à la gauche de l'actuel parti dominant à gauche), il faut maintenir vivace la bataille médiatique, la bataille idéologique de manière à éviter le désespoir et la manipulation de l'électorat. Les médias sont presque tous contrôlé par des forces hostiles à la gauche on l'a déjà remarqué. Il en reste quelques uns pourtant, qu'il faut soutenir (en ce moment : le monde diplomatique et fakir sont deux excellents choix, il y en a d'autres). Et deuxièmement, comme il ne faut pas trop compter sur les médias, il faut amener le débat politique hors de la sphère médiatique, dans la vie réelle des gens en pratiquant le militantisme (même "sans peine", ça sera un moindre mal).

Avec cette méthode, on peut capitaliser les avancées (parce qu'il y en a quand même) obtenues dans le premier gouvernement PS et, par petites touches et par gouvernements successifs toujours maintenus à gauche, on arrive à nos fins. Mais si la droite arrive au pouvoir, elle a tôt fait de tout casser et on n'avance plus.

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